Dans l’histoire de La Réunion, le développement des aéroports et des liaisons aériennes est allé de pair avec celui de l’île. Lieux des retrouvailles ou des adieux avec l’île, ils possèdent une forte dimension symbolique. Le plus ancien aéroport de l’île, baptisé Roland Garros, se trouve à Sainte-Marie, à quelques kilomètres du chef-lieu Saint-Denis. C’est là qu’a eu lieu le premier atterrissage d’un avion sur l’île, en 1929. L’aéroport de Saint-Pierre Pierrefonds, plus récent, est situé au sud de l’île. Zoom sur l’histoire des deux aéroports de l’île de La Réunion.
Gillot, le premier aéroport de La Réunion
Les liaisons aériennes entre La Réunion et l’extérieur ont débuté à l’entre deux guerres. Le 26 novembre 1929, le premier avion qui atterrit sur l’île se pose au lieu-dit Gillot, à Sainte-Marie. L’appareil est piloté par l’aviateur Marcel Goulette, qui accomplissait alors la première liaison aérienne entre la métropole et la Réunion. Son Farman se pose dans un champ aménagé pour l’occasion, qui appartient à Gillot l’Étang, magistrat et maire de Sainte-Marie de 1879 à 1881. Il faudra ensuite attendre 1933 pour que le site de Gillot soit utilisé par l’aéro-club Roland Garros. Un temps menacé par le développement d’une piste à La Possession, Gillot s’impose finalement en 1946, avec la construction d’une véritable piste, longue de 1870 mètres. On est plutôt en présence d’un embryon d’aéroport, avec une aérogare en toît de chaume. En 1951, une première aérogare est édifiée dans le prolongement du quartier de Maperine, près de la mer.
Les années 1960 marquent ensuite un tournant pour l’aéroport. Ainsi, l’agrandissement de la piste, qui fait désormais 2670 mètres, permet l’atterrissage d’avions plus imposants. Le premier Boeing 707 d’Air France se pose sur l’île en 1967. Un peu moins de dix ans plus tard, c’est au tour de l’aérogare actuelle de voir le jour, avec les fameux piliers en forme de fougères de l’architecte Wladimir Frizel.
L’aéroport Roland Garros accueille plus de deux millions de passagers chaque année (Crédit Lapetitecreole.re)
Objectif : accueillir 3 millions de passagers à Roland Garros, en 2025
Au fil des années, les aménagements se multiplient. Ainsi, en 1994, une deuxième piste, longue de 3200 mètres, est mise en service. Résultat : les appareils peuvent enfin partir à pleine charge, pour relier La Réunion et la métropole sans escale. C’est lors de l’inauguration de cette piste, le 26 novembre 1994, que l’aérogare prend le nom d’ “Aéroport de la Réunion Roland Garros”, en hommage au célèbre pilote réunionnais. Né à Saint-Denis, le 6 octobre 1888, Roland Garros est un pionnier de l’aviation et un héros de la première guerre mondiale.
Au début des années 2000, la zone continue à se développer, avec notamment la construction d’une nouvelle aérogare. L’aérogare, elle, compte désormais 5 niveaux et pas moins de 26 500 m2. En 2017, un nouveau circuit passager, avec un nouvel espace duty-free est mis en place. Tous ces aménagements permettent aujourd’hui d’accueillir plus de deux millions de passagers chaque année, contre seulement 38 000 voyageurs en 1965.
À l’horizon 2025, à la suite d’une nouvelle phase de travaux, l’aéroport sera en mesure d’accueillir plus de trois millions de passagers. Cette nouvelle aérogare bioclimatique sera notamment dotée d’une terrasse panoramique.
Pierrefonds, l’aéroport du Sud de l’île
L’île de La Réunion compte également un deuxième aéroport international, à Pierrefonds, sur la commune de Saint-Pierre. En 1975, alors que l’aéroport de Gillot était fermé pendant les travaux de la nouvelle aérogare, le petit aéroport avait d’ailleurs accueilli le trafic aérien pendant plus d’un mois. Cependant, l’aéroport de Pierrefonds a été officiellement ouvert au trafic commercial en décembre 1998.
Il accueille des liaisons vers les pays et îles de l’océan Indien. L’aérogare de 4000 m2 peut gérer jusqu’à 500 000 voyageurs et la piste de 2 100 mètres peut accueillir la majorité des aéronefs, des petits aux gros porteurs. L’aéroport a fêté ses 20 ans en 2018 avec plus de 100 000 passagers et espère accueillir toujours plus de voyageurs. À titre d’exemple, le nombre de passagers entre l’île Maurice et l’aéroport de Pierrefonds est passé de 25 000 en 2016 à 67 000 clients en 2018.
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